WatPer
La
réflexion pour WatPer a débuté au Bangladesh. Et plus précisément, dans les
camps de réfugiés Rohingyas. Une communauté musulmane, fuyant les violences
dont ils sont la cible dans leur pays d'origine, la Birmanie, pays à grande
majorité bouddhiste.
Ils s’enfuient, pour leur survie, au
Bangladesh dans la région de cox's bazar ou l'on dénombre près d'un million de
réfugiés.
Cox’s bazar connaît un climat tropical
ce qui se traduit par un différentiel de température important entre le jour et
la nuit mais également un taux d’humidité relative dans l’air très élevé.
Comme la plupart des camps de réfugiés,
il y a un grand problème d’eau. L’eau sur place n’est pas traitée et contient des
traces de défécations animales qui pourraient provoquer une épidémie. C’est ce
que craint MSF (médecins sans frontières).
Il faut faire la file pour avoir à boire
et les aides sur place sont désespérées au point de donner de l’eau chlorée à
boire.
Les conditions climatiques du Bangladesh
sont propices à un système de récupération de l'humidité dans l'air car c'est
un climat subtropical caractérisé par de larges variations saisonnières. Mais il
y a, aussi, des précipitations, des températures chaudes et, donc, un taux
d'humidité élevé toute l'année. L’humidité relative moyenne annuelle dans la
région de Cox's bazar est de 80% et la température de 27°c.
WatPer est un projet qui permet de mettre
en œuvre une solution simple, durable et très bon marché.
Son principe repose sur le phénomène de
rosée et de condensation.
Mais d’abord qu’est-ce que c’est que la
rosée et comment cela fonctionne-t-il ?
La rosée est un phénomène naturel qui
survient lorsque la vapeur d'eau entre en contact avec une surface exposée à
l'air libre et dont la température diminue grâce au refroidissement radiatif.
La rosée condense sur un support à une température de saturation inférieure à
la température de l'air ambiant. Pour ce faire, le support adéquat devra avoir
une émissivité infrarouge suffisante et être hydrophile pour favoriser la
récolte d'eau.
En fonction de sa température, l’air
ambiant qui nous entoure peut contenir une quantité maximum de vapeur d’eau
(100% d’humidité relative). La température la plus basse d’une pièce détermine
en dernier ressort la quantité maximum de vapeur d’eau dans l’air ambiant (point
de rosée). La vapeur d’eau excédentaire se dépose alors en formant de la
condensation sur le point le plus froid. Le tableau suivant montre les points
de rosée dans les conditions ambiantes définies de température de l’air en
combinaison avec une humidité relative.
Le dispositif est voué à être placé en
toiture. Il est composé d’une bâche plastique en polyéthylène encadrée par des bambous
qui tiennent uniquement à l’aide de corde.
Le polyéthylène étant un matériel
hydrophile, l’eau s’y place volontiers et coule avec aisance dés une inclinaison
d’amplitude de 25°.
Le dispositif est placé sur 4 pieds afin
qu’il puisse s’installer de la même façon sur un maximum de toiture avec l’inclinaison
nécessaire.
L’intérêt qu’il soit placé en toiture est
qu’il permet d’offrir à chaque logement une source d’eau indépendante sans
prendre de place au sol dans un contexte déjà très dense.
Il est facilement réalisable avec des matériaux
locaux tel que le bambou et la corde.
La bâche en plastique est le seul
élément qu’il faut amener (7 centimes pour 1 mètre carré).
Lors de nos tests nous avons confrontés
plusieurs types de polyéthylène pour en tirer des conclusions. Nous avons placé
3 prototypes en extérieur mais sous un abri afin d’être sûr que l’eau récoltée
soit uniquement due à la condensation (pas d’eau de pluie).
82 ml 68 ml 7 ml
En une nuit, avec des conditions
climatiques quasi identiques au Bangladesh en terme d’humidité relative et de différence
de température nous avons récolté jusqu'à 82 ml d’eau sur 250 cm2 de PE.
Les relevés météorologiques dans la région
de Cox's bazar nous montre que cette nuit-là, l'humidité relative était de 94%
avec une température de 20°c comparée à 26°c la journée. Les conditions sont donc propices au
phénomène de rosée.
A raison de 0,1L/250cm2, ce dispositif
permettrait de rapporter 0,4L/m2. Ce qui veut dire que pour un habitat moyen (20m2
au sol) regroupant une famille de 5 personnes, il rapporterait 9,2L par maison.
L’installation rapporterait en moyen a 1,84 litres par personnes par jour.
Jamais depuis des décennies, le monde
n’aura connu autant de crises humanitaires graves simultanées. Catastrophes
naturelles, conflits armés, terrorisme, oppression militaire et dictatures.
Ce qui résulte inéluctablement en des situations
d’urgences avec des camps de réfugiés. La plupart de ceux-ci se situent dans
des zones à climat tropical. Ils se trouve en Afrique pour la plupart mais
également Asie avec les Rohingyas.
Notre projet étant facilement transposable
(une condition : climat tropical), il peut venir s’implanter dans tous les
plans grands camps de réfugiés au monde :
- Bidibidi en Ouganda (285.000 réfugiés)
- Dadaab au Kenya (240.000)
- Zaatari en Jordanie (80.000)
Article du journal « The Huffpost » :
Article du site de « médecins sans frontières » :
Article de la radio « RFI » :
Article de la radio : « Radio-Canada »