mardi 9 janvier 2018

Projet final - WatPer


WatPer


La réflexion pour WatPer a débuté au Bangladesh. Et plus précisément, dans les camps de réfugiés Rohingyas. Une communauté musulmane, fuyant les violences dont ils sont la cible dans leur pays d'origine, la Birmanie, pays à grande majorité bouddhiste.




Ils s’enfuient, pour leur survie, au Bangladesh dans la région de cox's bazar ou l'on dénombre près d'un million de réfugiés.




Cox’s bazar connaît un climat tropical ce qui se traduit par un différentiel de température important entre le jour et la nuit mais également un taux d’humidité relative dans l’air très élevé.





Comme la plupart des camps de réfugiés, il y a un grand problème d’eau. L’eau sur place n’est pas traitée et contient des traces de défécations animales qui pourraient provoquer une épidémie. C’est ce que craint MSF (médecins sans frontières).
Il faut faire la file pour avoir à boire et les aides sur place sont désespérées au point de donner de l’eau chlorée à boire.




Les conditions climatiques du Bangladesh sont propices à un système de récupération de l'humidité dans l'air car c'est un climat subtropical caractérisé par de larges variations saisonnières. Mais il y a, aussi, des précipitations, des températures chaudes et, donc, un taux d'humidité élevé toute l'année. L’humidité relative moyenne annuelle dans la région de Cox's bazar est de 80% et la température de 27°c.


WatPer est un projet qui permet de mettre en œuvre une solution simple, durable et très bon marché.
Son principe repose sur le phénomène de rosée et de condensation.

Mais d’abord qu’est-ce que c’est que la rosée et comment cela fonctionne-t-il ?

La rosée est un phénomène naturel qui survient lorsque la vapeur d'eau entre en contact avec une surface exposée à l'air libre et dont la température diminue grâce au refroidissement radiatif. La rosée condense sur un support à une température de saturation inférieure à la température de l'air ambiant. Pour ce faire, le support adéquat devra avoir une émissivité infrarouge suffisante et être hydrophile pour favoriser la récolte d'eau.




En fonction de sa température, l’air ambiant qui nous entoure peut contenir une quantité maximum de vapeur d’eau (100% d’humidité relative). La température la plus basse d’une pièce détermine en dernier ressort la quantité maximum de vapeur d’eau dans l’air ambiant (point de rosée). La vapeur d’eau excédentaire se dépose alors en formant de la condensation sur le point le plus froid. Le tableau suivant montre les points de rosée dans les conditions ambiantes définies de température de l’air en combinaison avec une humidité relative.




Le dispositif est voué à être placé en toiture. Il est composé d’une bâche plastique en polyéthylène encadrée par des bambous qui tiennent uniquement à l’aide de corde.
 
Le polyéthylène étant un matériel hydrophile, l’eau s’y place volontiers et coule avec aisance dés une inclinaison d’amplitude de 25°.

Le dispositif est placé sur 4 pieds afin qu’il puisse s’installer de la même façon sur un maximum de toiture avec l’inclinaison nécessaire.

L’intérêt qu’il soit placé en toiture est qu’il permet d’offrir à chaque logement une source d’eau indépendante sans prendre de place au sol dans un contexte déjà très dense.


Ce dispositif peu couteux permet un apport en eau potable non négligeable.
Il est facilement réalisable avec des matériaux locaux tel que le bambou et la corde.
La bâche en plastique est le seul élément qu’il faut amener (7 centimes pour 1 mètre carré).

Lors de nos tests nous avons confrontés plusieurs types de polyéthylène pour en tirer des conclusions. Nous avons placé 3 prototypes en extérieur mais sous un abri afin d’être sûr que l’eau récoltée soit uniquement due à la condensation (pas d’eau de pluie).



                82 ml       68 ml        7 ml

En une nuit, avec des conditions climatiques quasi identiques au Bangladesh en terme d’humidité relative et de différence de température nous avons récolté jusqu'à 82 ml d’eau sur 250 cm2 de PE.

Les relevés météorologiques dans la région de Cox's bazar nous montre que cette nuit-là, l'humidité relative était de 94% avec une température de 20°c comparée à 26°c la journée. Les conditions sont donc propices au phénomène de rosée.


A raison de 0,1L/250cm2, ce dispositif permettrait de rapporter 0,4L/m2. Ce qui veut dire que pour un habitat moyen (20m2 au sol) regroupant une famille de 5 personnes, il rapporterait 9,2L par maison. L’installation rapporterait en moyen a 1,84 litres par personnes par jour.




Jamais depuis des décennies, le monde n’aura connu autant de crises humanitaires graves simultanées. Catastrophes naturelles, conflits armés, terrorisme, oppression militaire et dictatures.

Ce qui résulte inéluctablement en des situations d’urgences avec des camps de réfugiés. La plupart de ceux-ci se situent dans des zones à climat tropical. Ils se trouve en Afrique pour la plupart mais également Asie avec les Rohingyas.

Notre projet étant facilement transposable (une condition : climat tropical), il peut venir s’implanter dans tous les plans grands camps de réfugiés au monde :

-   Bidibidi en Ouganda (285.000 réfugiés)
-   Dadaab au Kenya (240.000)
-   Zaatari en Jordanie (80.000)






Article du journal « The Huffpost » :



Article du site de « médecins sans frontières » :




Article de la radio « RFI » :


Article de la radio : « Radio-Canada »